Pourquoi un voyage à vélo ?

Nous sommes venus au voyage à vélo comme on en arrive à une conclusion évidente.

Depuis tous petits habitués à la randonnée à pied, nous nous sommes mis à la randonnée itinérante il y a 10 ans, d’abord chacun de notre côté, puis systématiquement une fois ensemble : nous ne nous baladons plus maintenant que de gîtes en gîtes, de refuges en refuges, ou de bivouacs en bivouacs. Partir le matin sans savoir où l’on va arriver le soir, voir les paysages changer de kilomètre en kilomètre, se laisser porter vers l’inconnu en allant toujours de l’avant – au prix certes parfois de quelques détours imprévus… Quand on a goûté aux joies de l’itinérance et de son lot de surprises, difficile de revenir à la balade à la journée, autour d’un point de chute unique ! Nous avons par ailleurs découvert, avec la randonnée itinérante, la dimension presque spirituelle ou mystique que peut revêtir le voyage de celui qui chemine, autant par l’esprit que par le corps : cet aspect, bien que souvent évoqué dans les livres ou les magazines, a vraiment été pour nous une révélation, et une source d’apaisement, de ressourcement, et de travail sur nous-mêmes. Il faut dire que la randonnée itinérante, avec son effort répété de jours en jours, et plus encore la randonnée à vélo à nos yeux, met à l’épreuve aussi bien le physique que le mental : nous nous revoyons en baver en Ecosse, dans une montée interminable face à un vent violent, où en s’épuisant sur nos vélos nous faisions du 4 km/h ! Et pourtant, quelle joie le soir d’y être arrivés, d’avoir surmonté ce moment difficile pour finir en plus dans un endroit magnifique au soleil couchant ! Ce côté « challenge », qui nous en apprend tant sur nous-mêmes, nous le voyons aussi comme un moyen d’en savoir plus sur l’autre, au sein de notre couple, et de le renforcer encore à travers des nombreux tests qui nous attendent sans aucun doute.

Nous avons un peu délaissé les chaussures de rando pour les vélos quand nous avons eu envie de parcourir de plus longues distances en un temps restreint, attirés par la plus grande flexibilité du vélo qui permet de faire quelques kilomètres de plus que prévu, sans qu’il nous en coûte autant qu’à pied ! Pour nous qui, par conviction écologique, ne nous déplaçons au quotidien qu’à vélo, et qui jusqu’à il y a un mois n’avions pas de voiture, il était hors de question de « faire l’Ecosse » en voiture, ou même, en train ou en bus. Pour ce qui est de notre projet en Amérique du Sud, il nous est franchement inconcevable de faire « des sauts de puces » en avion, ou de « faire le Salar de Uyuni » en 4x4… Au-delà du côté polluant de la chose, pour nous, le véhicule nous sépare de ce que nous sommes venus chercher : un contact direct avec la nature, le calme des grands espaces, mais aussi, bien sûr, les rencontres avec les gens, clairement facilitées par ce mode de transport. Nous avons été frappés par la gentillesse mêlée de curiosité des gens à notre encontre (parfois teintée, il faut le dire, de pitié quand on pédalait sous une pluie battante… mais aussi, souvent, d’admiration voire d’envie) : difficile après de revenir à une forme de tourisme plus « classique », faisant dans la journée la visite chronométrée d’au moins trois ou quatre sites « incontournables » ! Car qu’est-ce qu’il est bon aussi, grâce à la liberté qu’offre le voyage à vélo, de prendre son temps, de ne pas tout prévoir, d’aller là où nous portent recommandations ou rencontres, quittent à prendre le risque de rater le « must see » tout en découvrant, dans les chemins de traverses sauvages et peu fréquentés, des merveilles préservées…

C’est pour cette raison d’ailleurs que pour notre voyage en Amérique du Sud (destination qui s’est imposée très rapidement, car elle combine à la fois une nature grandiose et une très grande richesse culturelle et archéologique), notre tracé est et restera jusqu’au départ très vague. Les billets d’avions sont pris : nous partirons de Buenos Aires début septembre et repartirons de Lima entre fin juin et début juillet de l’année prochaine. Entre temps, nous irons a priori voir le sanctuaire marin de la Peninsula Valdés, la région des Lacs en Argentine et Chili, la Patagonie, avant de remonter par la Carretera austral, puis le reste du Chili, pour nous balader enfin en Bolivie et au Pérou. Si quelques-uns des fameux « incontournables »  nous font de l’œil (Salar de Uyuni, Perito Moreno, Atacama…), rien n’est fixé, pas même au niveau des délais : pourquoi ne pas rester quelques jours, ou quelques semaines dans un même endroit si l’envie nous en dit, ou si la fatigue se fait sentir ? Définir précisément notre voyage limiterait pour nous la liberté qui nous fait  justement tant aimer le voyage à vélo !

Pour ce qui est du « but » de notre projet enfin : il faut l’avouer, nous n’avons pas un fil rouge humanitaire, ou un thème particulier autour duquel nous avons construit notre voyage. Les nombreux attraits du voyage à vélo que nous avons évoqués sont pour nous une motivation bien suffisante : notre projet est de nous nourrir des paysages, de nos expériences et des rencontres, pour avancer dans notre vie à un moment où le rythme « vélo-boulot-dodo » nous endormait dans une routine un peu délétère, qui d’un côté nous faisait accepter des situations professionnelles loin d’être épanouissantes, et de l’autre nous confrontait aux incohérences entre nos valeurs – écologiques, solidaires et humaines notamment - et le système dans lequel nous vivons. Au-delà du simple plaisir de voyager et découvrir, ce projet sera ainsi pour nous un temps de recentrage et de réflexion, qui, nous l’espérons, nous permettra ensuite de nous engager dans une voie plus en lien avec nos espoirs et nos besoins. Et pourtant, sans que ce soit un objectif qui nous ait motivés au départ, nous vient de plus en plus l’envie également de promouvoir ce mode de voyage, et plus encore, la communauté des voyageurs à vélo. Nous avons été réellement touchés par tel ou tel voyageur qui a passé des heures et des heures à créer tel blog extrêmement précis pour donner, généreusement, des informations pratiques si précieuses à des inconnus dans le but de rendre leur voyage plus aisé ! De plus, si nous étions déjà habitués aux réactions de surprise des gens quand on leur disait que l’on utilisait presque exclusivement le vélo dans notre vie de tous les jours (« Moi, ma voiture, je pourrais pas m’en passer ! »), nous sommes à présent choqués, ou tout du moins attristés, par les remarques de certains quand nous évoquons notre projet et notre mode de déplacement, à nos yeux si évident : « Ben dis-donc, vous avez bien du courage ! », « Moi, si j’avais une année sabbatique, je la passerais autrement ! », ou pire encore : « A vélo ? Mais POURQUOI ?!? »… Quelle joie, si nous pouvions, à travers notre projet et notre blog, convaincre au moins quelques-uns de nos amis, ou des inconnus, des bienfaits du voyage à vélo (le terme paraît médical, et pourtant c’est celui qui nous vient tant ce mode de voyage nous fait du bien) et leur donner l’envie de s’y mettre ! Et déjà, chez certains de nos amis, le regard s’allume quand on leur parle de notre projet ; déjà, certains nous demandent de nous accompagner en balade sur un long weed-end ; pour certains, déjà, le voyage à vélo n’est plus une hérésie.

Et nous avons bon espoir.

4 commentaires:

  1. Mais c'est vrai ça, quand même que vous en avez du courage, pour pédaler quand vous aurez pas envie certes mais surtout pour passer au concret avec ce projet ! Si mon boulot se renouvelle pas, on vous rejoindra peut-être !

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    1. Graaave, ce serait génial si vous pouviez nous rejoindre (en plus, vous n'êtes pas si loin...), ca nous ferait trop plaisir !!! J'espère que tout roule pour vous ( pas le temps encore de lire votre blog...), gros bisous !

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  2. vous me faites envie avec toutes les belles choses que vous allez voir et vivre, j'aimerais bien découvrir l' Amérique du sud à vous lire ( rien que le trajet ça fait rêver et ça à l'air trop class!!).
    Je vous embrasse bien fort et j'espère vous revoir bientôt.

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  3. Hola COME estan bien , espérons que nous sommes ici faire cuire une pizza que nous enceñaron vous les gars sont les meilleurs et rendu notre vie un peu plus intéressant tous les jours je lis votre blog et désolé si j'écris mauvaise est que je suis en utilisant Google Traducteur

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