En la pampa, episodio dos

Après les trois jours passés à Buenos Aires, nous sommes partis de la capitale lundi 8 septembre au matin. Nous nous sommes dirigés plein ouest en direction de Lujàn, comme nous l'avait conseillé notre hôte Paul. La sortie de la ville n'a pas été très agréable, car très longue (une cinquantaine de kilomètres) et avec beaucoup de circulation ; cependant globalement ça allait niveau sécurité, et on n'a pas trop galéré à chercher le chemin puisque c'était presque tout droit ! 

Nous avons passé notre première nuit dans le "campo" (campagne) à Lujàn, une ville de pèlerinage (une statuette de la Vierge s'y était embourbée au 17e siècle...) avec une cathédrale plutôt jolie et plein de "santerias" vendant des articles religieux forcément très kitsch. Nous avons dormi à l'hôtel et ne l'avons pas regretté, car il y a eu un orage tel pendant la nuit que le couloir était complètement inondé !

Cathédrale de Luján




Les jours suivants, nous avons fait étape à Navarro, Roque Perez, Saladillo, et Tapalque pour arriver à Azul le samedi 13 à midi. Ce sont des petites villes sans beaucoup de charme, toutes sur le même modèle : plan tracé au cordeau, place principale carrée assez sympa, ombragée, autour de laquelle on trouve invariablement l'église, la mairie, la banque nationale et d'autres commerces. Les plus communs sont les boucheries bien sûr, les boulangeries - le pain argentin n'est pas mauvais du tout -, les marchands de fruits et légumes, les "heladerias" (glaciers), les "ferratarias" (quincalleries) et l'équivalent des tabacs ; il y a des supérettes mais pas de grands supermarchés dans les petites villes. En tout cas pour le moment nous n'avons eu aucun problème pour nous approvisionner. La plupart de ces villes ont aussi des bords de rivière assez agréables.

Eglise de Navarro
Nous avons dormi deux fois dans des campings municipaux (dont une fois sans payer...) avec des douches fermées (car c'est la basse saison, ici c'est encore l'hiver !), une fois derrière une station service (si, si, c'était plutôt sympa ! Bon truc à savoir pour les voyageurs, il y a des douches chaudes dans les stations services !)... et une fois chez les "bomberos" (pompiers) à Roque Perez ! Car s'il y a quelque chose de récurrent sur ces derniers jours, c'est la gentillesse des Argentins, toujours prompts à nous aider. A Roque Perez par exemple, nous avons rencontré Damian à l'office du tourisme (il y en a presque dans chaque bled) qui a appelé son ami Ivan, pompier volontaire, qui a appelé son chef, pour que nous puissions dormir à la caserne... C'était super sympa, tous les pompiers étaient adorables, on a eu droit à une visite guidée par Julian qui nous a montré tous les camions... Et chaque fois que nous nous arrêtons quelque part, des gens viennent nous parler (les enfants - et parfois les adultes - bavent devant nos vélos) ; à Saladillo, la propriétaire d'une "loteria nacional" ne nous laissé partir qu'après nous avoir donné diverses bricoles (dont 5 porte-clés !) et 100 pesos ( environ 10 euros) que nous n'avons pu refuser !!! Il faut dire que cette région n'est pas très touristique à la base (encore moins pour les touristes étrangers), surtout en cette saison, et en tant que cyclo-touristes, nous sommes carrément des extra-terrestres !! Du coup, on ne passe pas inaperçus, et de très nombreuses personnes nous saluent, notamment les nombreux camionneurs que nous croisons. Bref, pour le moment les Argentins nous font vraiment très bonne impression !! Dernier exemple en date : à Azul nous sommes hébergés par Leandro, grâce à Couchsurfing : il a accepté de nous accueillir pour deux nuits alors que nous lui avions envoyé un message la veille seulement...

Dans le camping de Navarro, au petit matin
Avec Damian à Roque Perez
Julian nous fait découvrir les outils des pompiers
Julian
Les gros camions
La dame qui nous a donné 100 pesos (2ème à gauche), un petit vieux parkinsonien sympa et deux parfaits inconnus
Pour ce qui est des paysages, nous sommes dans la "Pampa humedad", qui se caractérise par des étendues absolument planes, couvertes de champs (très souvent inondés car il a beaucoup plu récemment, mais nous avons eu beaucoup de chance, nous sommes passés entre les gouttes jusqu´à présent) où paissent vaches, chevaux ou moutons. Il y a aussi des arbres, et des "estancias", et parfois des gauchos (oui, oui, il y en a encore plein) ; c'est assez monotone, surtout que la route est quasi rectiligne, mais c'est plutôt joli sous le soleil. Certaines journées ont été plus difficiles que d'autres, à cause du vent, et, un jour, d'une forte circulation ; et globalement, on a mal aux fesses et aux cervicales à force de ne pas changer de position, mais nous avons la possibilité d'écouter de la musique, ce qui fait passer le temps plus vite. Par ailleurs, la faune du coin est variée et plutôt exotique, on voit plein d'oiseaux, des gros lapins, des espèces de cochons d'Inde, (des chiens errants), et (en plus ou moins de morceaux sur la route ou les bas-côtés), des putois, des sortes de belettes, des renards, et un truc à carapaces qui pourrait être un "armadillo"... Bref, la région n'est pas non plus sans intérêt, et nous allons ensuite nous diriger vers la "Sierra de la Ventana" donc on devrait bientôt apercevoir plus de reliefs.

Un autel au "Gauchito Gil", une sorte de saint local



Pour ce qui est de la gastronomie locale, on vous en parlera dans un autre article (le cyber va bientôt fermer), mais on peut quand même préciser qu'on a déjà pu partager le "mate", boisson à base d'herbes assez amère mais bonne, que tout le monde boit ici.



Dans un prochain article également, on vous parlera de notre petite routine au quotidien, et probablement aussi d'Azul, qui a une architecture bien particulière...

Et maintenant quelques photos en vrac.


Les oiseaux ne rigolent pas ici pour faire leurs nids...
... les humains non plus d'ailleurs ...
... et on comprend pourquoi !




La route ...
Finissons par une petite note touchante : à notre arrivée à Navarro, on avait réussi à perdre Bici, notre chienne de rue adoptive, qui nous avait suivi durant 65 km. Le lendemain matin, en partant de la ville, qui n'entendons nous pas courir derrière nous ? Bici bien sûr ! Elle nous suivra encore sur une 40aine de km, avant d'abandonner, les coussinets en sang. On espère sincèrement qu'elle va bien et qu'elle va survivre à cette aventure.






En attendant, besos, y hasta luego !

3 commentaires:

  1. Eh ben, ça c'est du post...
    Une petite suggestion : ça serait sympa de débuter vos post par un point kilométrique sur votre périple, histoire qu'on puisse mieux imaginer vos ptites pattes toutes musclées et vos ptites fesses pleines de corne ;-)
    Bises,
    Thom

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  2. Hello ! j'en connais un qui aurait bien aimé voir les "go" camions de pompier !
    Grosses bises ensoleillées de Grenoble, où on savoure le retour de l'été !
    Fanny

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  3. Après on dit que je suis cruelle avec les clébards! Mieux vaut les étrangler un court instant, le temps d'un étage ou deux que de les faire saigner! Vous êtes durs... :)

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