De Puerto Natales à El Chalten, le retour

Au début, on ne pensait pas forcément faire un article sur ce trajet qu'on a déjà effectué, partiellement en bus puis en vélo (voir l'article "De El Calafate à Puerto Natales..."). Et en fait, plusieurs choses nous ont donné envie d'en écrire un.

D'abord, il y a eu Cerro Castillo, première étape sur le chemin du retour, où nous avions déjà dormi à l'aller. Par chance,  l'auberge où nous étions alors restés (par ailleurs fort plaisante) était complète : ça nous a permis de dormir chez l'habitant (il existe beaucoup de ces ''chambres d'hôtes'' plutôt à l'arrache), solution trois fois moins chère et bien sympa. En effet, nous nous sommes sentis très à l'aise avec Maritza, son mari Raul, et leur fils Facundo. Raul est un vrai ''huaso'', la version chilienne du gaucho argentin, la grande classe. C'était bien chouette de pouvoir discuter avec eux, surtout qu'ils sont ouverts et bien marrants. Au début on ne pensait rester que pour une nuit, mais deux choses nous ont décidés à rester le lendemain : la météo annonçait un vent de fou (elle n'a pas menti : jusqu'à 130 km/h les deux jours suivants...), mais surtout, on avait l'occasion d'assister à notre premier rodéo, chilien bien sûr ! En plus, on nous a parlé d'un asado (barbecue de malade pour ceux qui n'auraient pas suivi) ; il n'en fallait pas plus pour nous convaincre ! (Bon pas de bol, en fait il n'y a pas eu d'asado...). Mais nous n'avons pas regretté notre décision : le rodéo chilien, c'est cool ! On n'a pas compris toutes les subtilités du truc (les équipes obtiennent des bons et des mauvais points, on n'a pas toujours suivi pourquoi), mais en gros les huasos, par deux, doivent du haut de leurs chevaux (de race chilienne, magnifiques) guider un veau (ou une génisse) en le coinçant, pour aller le bloquer contre un endroit de la paroi recouvert de sortes de matelas. Impressionnant, en particulier quand un veau en panique saute une barrière de pas loin de 2m de haut ! Les animaux ne sont pas mis à mort, ni maltraités volontairement, mais ça fait quand même un peu de peine parfois de les voir complètement sonnés apres avoir été poussés contre le mur. Sans plus tarder, quelques images :

Facundo

Une "huasa" guapa !


Raul
Raul veille au grain...


Dupont et Dupont étaient chiliens ??
Le même jour, Marie a aidé Maritza à faire un gâteau peut-être typiquement chilien : gâteau de galletitas (espèces de petits beurres), manjar (la dulce de leche, ou confiture de lait locale) et crème de maïzena à la canelle, pendant que Sylv assistait à la mise à mort et au dépeçage d'une génisse blessée lors du rodéo. Il a trouvé ça intéressant, mais un peu gore quand même  (on vous épargne les détails, et il n'a pas pris de photos). Bref, ce fut une journée bien remplie !

Chez Raul et Maritza
Remarquez la moustache aérodynamique !
Par ailleurs, on voulait vous présenter la Vialidad (ou AGVP), notre nouvelle meilleure amie. Sorte de DDE locale chargée de l'entretien des routes, elle possède des postes à intervalles réguliers le long des axes principaux. On est sûrs de pouvoir y trouver au moins de l'eau, et généralement un logement, sous forme de préfabriqués / cabanes destinés aux ouvriers lors des travaux etc. Ça nous a permis de dormir à l'abri 3 fois en 7 jours ! Bon plan pour les voyageurs donc. Par contre, les gardiens sont souvent des gros ours pas antipathiques mais peu loquaces... Il faut dire qu'ils vivent seuls, perdus au milieu de nulle part...

Alleluiah, nous sommes sauvés !
Notre maison pour une nuit
N'est-ce pas coquet ?
Sinon, après une dure journée venteuse (elles l'ont toutes été, mais celle-ci avait l'option froid-neige-grêle), nous avons été hébergés par Santiago, un petit vieux chilien qui garde un hôtel désormais fermé. Nous ne pouvions pas rêver mieux : accueillis avec du thé et des tartines de fromage, nous avons pu faire une sieste, prendre des douches bien chaudes, manger de la charcuterie et du frometon apportés par Javier, le proprio par ailleurs très sympa et intéressant, puis un bon bouillon de poulet cuisiné avec amour par Santiago (autant dire qu'on n'avait plus faim après), avant de dormir dans un vrai lit : le bonheur ! Bon, il a fallu faire semblant de comprendre Santiago, un sacré bavard parlant vite en mâchant ses mots, pendant parfois un peu trop longtemps (il était tout content d'avoir de la compagnie), mais c'est un personnage très attachant, qui mime et change de voix quand il raconte une histoire !
Santiago
 Nous avons fait d'autres jolies rencontres...




Va-t-on assister á un massacre en direct ?
Ah bah nan, il s'en fout de l'oiseau, ce filou de renard.

Une nounou ñandu !
Et finalement, nous avons fait les 90 derniers kilomètres... en bus, pour changer : au bout de 5 jours, le vent a eu raison des genoux et du courage de Marie.

Et pour finir, quelques photos...
Retour en Argentine !

Vous ne révez pas, Marie est bien en train de coudre (ne faites pas attention au bonnet hein !)

Paysage de "badlands"

Traces de cyclistes ayant séjourné dans une maison abandonnée : on y a retrouvé plusieurs connaissances !

2 commentaires:

  1. On vous suit toujours avec grand plaisir et un petit goût de nostalgie!
    Passez une bonne année 2015 sur les vélos et continuez à vous faire plaisir!
    Pascale et Fabien

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