De El Chalten à Villa O`Higgins, en route pour l`aventure

Après les derniers jours de vélo très venteux, nous avons passé quelques jours à El Chalten pour nous reposer, dans une auberge sympathique, tenue par Hugo et sa famille. Il possède  d'ailleurs un potager et une serre en mode jungle, pleine de framboisiers, groseillers, cassissiers, fraisiers, etc. Impressionnant dans cette région au climat peu favorable !

Hugo
Comme il faisait beau, nous en avons profité pour faire une chouette balade à la Loma del Pliegue Tumbado, un petit sommet avec selon nous la meilleure vue des environs ! Magnifique, et pour le coup relativement tranquille au niveau fréquentation !


Une femelle "carpintero gigante" (pic)
Vue depuis la Loma del Pliegue : Torre a gauche, Fitz Roy a droite
Pas degueu hein !


Nous sommes ensuite partis de El Chalten le lundi 15 décembre en début d'après-midi, direction la frontière chileno-argentine !
Ce qu'on pensait être une étape tranquille d'une petite quarantaine de kilomètres fut au final assez fatiguant, notamment dû à un (classique) vent de face et un ripio pas toujours très roulant. Nous sommes donc arrivés en fin de journée à la pointe sud du Lago del Desierto. Nous campons dans une jolie forêt à côté de la gendarmerie argentine, pour traverser le lac en bateau le lendemain matin (il y a bien un chemin qui longe le lac, mais il est impraticable en vélo).





En attendant le bateau, devant la gendarmerie
Petit détour par la Corse ?
Sur le bateau, on fait la connaissance de Marieke et Sanne, deux Belges, et François et Lisa, un couple franco-allemand, qui vont faire le même itinéraire que nous (eux sont à pied). Chouette traversée du lac, puis formalités administratives pour la sortie d'Argentine.



Il est alors environ 11h, et c'est à ce moment que commence la partie plus sportive de ce trajet ! Au programme, deux premiers kilomètres de montée bien raide sur un sentier encaissé : Sylvère charge les 2 sacoches avant de Marie sur son vélo, et c'est parti pour de la poussette ! Après ces deux premiers kilomètres bien crevants, on alterne entre parties roulantes sur un sentier en forêt et poussette dans des montées toujours aussi raides, agrémenté de quelques franchissement de ruisseaux plus ou moins faciles ! Au final on finira ces 6 kilomètres en 2h40, plutôt fiers de nous et soulagés d'avoir passé cette partie, annoncée comme la plus dure de l'itinéraire  (voir impossible avec des vélos chargés selon des cyclistes croisés quelques semaines plus tôt) !

La célèbre technique du poussé-grand écart




Notez que les types d'obstacles varient !
On y est arrivés !
Ensuite, bienvenue au Chili ! On tombe sur une piste en plutôt bon état, qui nous permettra de rattraper petit à petit les deux Belges, puis Guillaume et Marine, un couple français ayant choisi l'option "longer le Lago del Desierto", et enfin François et Lisa. Après une quinzaine de kilomètres et une descente éprouvante dans des graviers, nous arrivons au bord du Lago O'Higgins, immense pieuvre turquoise s'étendant entre Argentine et Chili. On effectue les formalités administratives chez les carabineros chiliens, et on file à la (seule et unique) ferme qui fait aussi camping, hospedaje et vente de pain et oeufs. On croise Mickael, un allemand en train de faire une sieste. On s'installe tous pour la nuit, le bateau étant supposé arriver le lendemain à 11h.




Camping avec vue
Mickael, François, Lisa, Marieke, Sanne
Le lendemain donc, on est tous les neuf sur la jetée à 10h30, prêts à sauter dans le bateau. 11h, rien. 11h30, rien. 12h, toujours pas de bateau à l'horizon. 13h, rien de mieux ... Vers 15h un groupe part demander aux carabineros (à 1 km de la jetée) s'ils ont des nouvelles : pas de bateau aujourd'hui pour cause de mauvais temps, trop de vent, le suivant est samedi, 3 jours plus tard. Argl !
Bon, on avait plus ou moins anticipé le truc en prenant pas mal de bouffe, donc contrairement au deux Belges qui n'ont ni bouffe ni argent pour en acheter à la petite vieille de la ferme, on est plutôt sereins. Barack, un Israélien, nous rejoint dans l'aprèm, et c'est à dix donc que nous attendons l'hypothétique bateau.
Nous nous installons avec Guillaume et Marine dans un refugio juste au dessus de la jetée, gratuit, avec en prime un petit poêle à bois ! Nous passons quasiment toute la journée du jeudi dedans, à discuter avec nos "voisins" (les six autres qui sont restés au camping) , boire des thés et mates, en écoutant la pluie sur le toit...

Notre petit refugio

Y'a pire comme endroit ou rester coincés non ?

C'est finalement le lendemain, vendredi 19, qu'un bateau arrive vers 11h (ouf !), déchargeant une fournée de cyclistes et de marcheurs ! Après une traversée de 3h un peu mouvementée (encore pas mal de vent) mais offrant des points de vue superbes, et une petite dizaine de kilomètres de vélo pour rejoindre Villa O'Higgins, nous retrouvons Marine et Guillaume dans un camping / auberge (pleine de cyclistes, bienvenue sur la Carretera Austral !), où nous nous faisons un magnifique repas gargantuesque (pour changer ...) à base de lasagnes de légumes, riz au lait et vin chaud, pour fêter la conclusion de ce passage de frontière un tantinet compliqué !

Ce petit point a l'horizon, on l'a attendu !

Tous les naufragés, soulagés !

Le début (ou la fin ?) de la Carretera Austral
Bon repas avec Marine et Guillaume
Notre saladier de riz au lait !

3 commentaires:

  1. Que de bons souvenirs cette traversée El Chalten Villa O'Higgins! Et cette belle auberge tenue par une propriétaire tellement charmante!
    Bonne Carretera Austral, bon ripio!( ya quelques section asphalté maintenant) Mais je suis certain que cette section du votre aventure va vous rester en tête bien longtemps!
    Bonne année!
    Fab

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  2. Pouah !! Comme c'est beau !!!
    Et en effet, l'avait pas l'air très praticable ce chemin ! lol Bravo à vous

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  3. magnifique ce petit coin de paradis: l'eau bleue turquoise et.... les "pics bois" pas loin!!!

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