De La Paz à Cusco : nos derniers jours à vélo

Nous sommes repartis de La Paz le 11 mai, le temps que Marie se remette à peu près de problèmes de touriste au retour de la jungle... Autant dire que nous n'avons pas fait grand-chose de particulier, à part fêter l'anni de Sylv avec un gâteau et un petit déjeuner on ne peut plus diététiques, et aller boire un verre avec Barack, que l'on avait rencontré il y a presque six mois durant notre traversée folklo Argentine-Chili, et que l'on a recroisé à Rurrenabaque dans une pâtisserie française !

Le "brookie" : mi-brownie, mi-cookie
Un petit déjeuner d'anniversaire on ne peut plus léger
Avec Barack
Après presque un mois sans faire de vélo, ça a été un peu dur de se remettre en selle ! Surtout qu'on a commencé par devoir sortir de La Paz (vous vous rappelez les photos de cette énorme cuvette ??), soit 400 m de dénivelé en une petite dizaine de kilomètres, sur une autoroute. Au final pas horriiible, la montée a été régulière, mais il y a plus fun comme remise en jambes ; surtout qu'après la montée il a fallu faire encore une vingtaine de kilomètres avant de sortir de la ville... Heureusement, dès la fin de la première journée, nous avons retrouvé des paysages beaucoup plus agréables de campagne, avec en fond la Cordillera Real et l'impressionnant Huayna Potosi (un 6000 m).

Sortie de La Paz : y'a plus bucolique...
Ah, c'est déjà mieux !

Après cela, nos derniers jours de vélo se sont très bien passés. Pour rejoindre le Pérou, nous avons choisi de passer par le côté nord-est du lac Titicaca, moins touristique et donc plus tranquille, notamment au niveau circulation. Nous avons eu droit à des paysages variés, et qui changeaient de ce que l'on avait pu voir précédemment : beaucoup de coins très agricoles, avec des cultures de céréales, fourrages, quinoa (c'était la période des moissons, qui souvent encore se font à la main), et troupeaux riquiquis de vaches, moutons ou cochons. Partout, des terrasses, murs ou enclos d'époque pré-hispanique : impossible de trouver un flanc de montagne intouché ! Et le long du lac Titicaca, vues absolument superbes sur les eaux d'un bleu souvent méditerranéen, surtout qu'on a eu un temps globalement très beau.



Campement avec l'Illampu (un 6000 m) en fond...
... et de l'autre coté, le Lac Titicaca


Un exemple d'architecture bolivienne moderne "haut-de-gamme"
Et hop, du ripio pourri !



C'est parti pour un passage de frontière un peu physique !
Pfiou, ça grimpe !

Récompense au col !


C'est le Pérou !
Nous sommes entrés au Pérou par Tilali : immédiatement nous avons été frappés par l'accueil chaleureux que nous avons reçu de la part des Péruviens, nous souriant et nous hélant amicalement à tout bout de champ. Quelle différence avec les Boliviens, souvent réservés, parfois même franchement peu communicatifs (nous avons eu quelques expériences désagréables de personnes ne répondant pas à nos questions, nous envoyant balader, refusant de nous aider... mais bien sûr nous avons aussi fait de belles rencontres !!) ! Cette bonne première impression s'est confirmée à Conima, petit village au bord du lac Titicaca, où nous sommes arrivés en plein pendant la fête patronale (Saint Isidore). Nous sommes tombés sur une procession incluant une fanfare et de nombreux villageois déguisés, portant pour certains des masques assez flippants : surpris, nous ne savions pas trop dans quelle mesure nous serions les bienvenus dans ce cadre traditionnel et pas du tout touristique. Au final, tout de suite plein de gens nous ont invités à nous approcher, et nous avons fini dans la foule sur la place du village, à nous faire gentiment  chahuter par des "diables" masqués, et à se faire offrir de la bière (non on n'en a pas profité pour se bourrer la gueule gratuitement - nous avons été très raisonnables, d'abord parce qu'on était déjà cuits après une journée de vélo, et ensuite, la tradition veut qu'un même verre soit partagé par beaucoup... pas très très hygiénique !). Surtout, alors que c'était la dèche niveau hébergement, on s'est fait inviter par l'adorable Maria Luz (qui a aussi recueilli deux autres touristes allemands en détresse), qui en plus de nous offrir une chambre, nous a payé le café, à grignoter... Encore une belle rencontre.

C'est la fête au village !
Les diables farceurs
Avec Maria-Luz
Par ailleurs, notre arrivée au Pérou nous a permis de retrouver presque toujours des douches tièdes à chaudes, le grand luxe après une série d'"hospedajes" plus que basiques en Bolivie, sans douche voire une sans toilettes (il fallait marcher 5 minutes pour sortir du village et aller dans un champ...)... bon ne nous emballons pas, ça reste généralement des douches électriques merdiques (qui chauffent l'eau à travers une résistance comme une bouilloire)... Eh oui, nous avons presque toujours dormi en dur - on se fait vieux mes braves gens ! Il faut dire qu'une nuit dans un logement de base dans des bleds pas touristiques coûte entre 2 et 5 euros par personne...

Une hospedaje très basique en Bolivie
C'est plus mignon au Pérou !
La douche électrique, 50% de chances de se prendre un coup de jus
Arrivés (un samedi) à Juliaca, au bout du lac Titicaca, nous avons fait une autre pause "forcée" d'une journée, car nous devions attendre lundi pour aller faire les formalités de migration à Puno, à 45 min en bus de là (il n'y a pas de poste de douane au nord du lac). Nous y avons gentiment hébergés dans la casa de ciclistas de Giovanni. Juliaca n'ayant aucun attrait touristique  particulier, nous n'avons rien trouvé de mieux que de faire une virée dans un gros centre commercial - ça a été un peu le choc de se retrouver dans cette ambiance hyper (consumériste) européenne (et bruyante) !


Avec Giovanni à Juliaca
Au Pérou, il y a même des pistes cyclables !
Après Juliaca, les paysages sont devenus de plus en plus montagneux - de coins assez désolés nous rappelant un peu l'Ecosse, à des monts enneigés très "alpins". Dans tous les cas, ce fut très beau ! Les deux derniers jours, nous sommes pas mal redescendus dans d'immenses vallées très vertes, aux pentes abruptes, et portant les traces de plus en plus nombreuses de l'ancienne présence inca : à l'approche de Cusco, les sites archéologiques s'enchaînent tous les 10 kms !


Celle-la. on a pu l'éviter !



Celle-la, par contre, on n'y a pas échappé !


Un taureau de Pukara (porte-bonheur)
L'église de Pukara


Pour les élections, chaque parti est représenté par un symbole
La "Sixtine des Andes" à Andahuailillas
Nous avons fini notre périple à vélo en beauté, faisant pour notre dernière étape jusqu'à Cusco (le 22 mai) presque 115 km, avec pas mal de dénivelé et un peu de vent de face... et une arrivée au centre-ville de nuit, pas cool avec la circulation ! Nous avons par ailleurs, ce jour-là, franchi la barre des 8000 km roulés (ce qui est techniquement bien peu en 8 mois et demi, beaucoup de cyclos faisant le double, voire même le triple dans le même temps !). Et là, peut-être, vous vous demandez pourquoi on parle de "derniers jours à vélo" alors que nous ne rentrons en France que le 25 juin...
Partant du constat qu'il ne nous restait "seulement" qu'un mois, nous avons dû faire des choix, et zapper des coins qui nous tentaient beaucoup  (Parque Sajama en Bolivie, Arequipa...) : nous avons décidé d'aller visiter le nord du Pérou pour finir. Or, impossible de faire ça en vélo en si peu de temps ; depuis Cusco, nous prendrons un bus jusqu'à Lima où nous laisserons nos vélos pour aller vadrouiller dans le nord en mode "sac à dos".
Mais ce n'est qu'un au revoir bien sûr, nous avons bien l'intention de retrouver nos piaffantes montures pour de prochaines aventures !

L'entrée dans Cusco, tranquille sur un periph, pas encore ouvert au trafic

3 commentaires:

  1. hé ben, Marie, on fait comme les vaches... on regarde passer les trains !!
    bisous et à très bientôt

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  2. Moi j'aurai bien aimé avoir des détails sur les problèmes de "touristA" de marie! hihi! Vous auriez pu vous "étaler" un peu plus sur le sujet! mouahaha!

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    1. ça m'étonnait que tu n'ai pas commenté ça plus tôt.

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