Réserve Serere : cinq jours de rêve au coeur de la jungle préservée

Après notre balade à Sucre et Potosi en compagnie de Claudie, nous avons décidé d'aller faire un tour dans la jungle amazonienne. Nous étions si près, il aurait été dommage de ne pas en profiter ! C'est une cagnotte offerte par nos amis lyonnais qui nous a permis d'en payer une grande partie : MERCI INFINIMENT LES COPAINS !

Pour descendre jusqu'à Rurrenabaque, la porte d'entrée de la jungle la plus proche de La Paz, nous avons choisi de prendre un avion. Certes ce n'est pas le meilleur choix en terme d'impact écologique, mais le trajet dure 45 minutes, et nous étions sûrs d'arriver à temps pour le séjour que nous avions réservé. Le bus quant à lui met entre 15 et 24h en temps normal, voir plusieurs jours en cas de problème sur la route (inondations, glissements de terrain, etc.), assez fréquents...
Nous avions réservé un vol avec la compagnie TAM : Transporte Aero Militar. Eh oui, il s'agit d'une branche de la force militaire, qui fait des transports civils ! Ce qui signifie partir de l'aéroport militaire : étrange de pénétrer sur un terrain militaire pour aller prendre son avion !


Ouh, il fait chaud à l'arrivée !!
Comme dit précédemment, nous avions réservé un séjour en avance. Il faut savoir que deux types de tours sont possibles : les tours dans la jungle même, mais où les chances de voir beaucoup de faune sont faibles, et les tours dans la "pampa", zone plus humide mais plus ouverte, avec moins l'ambiance "jungle", mais plus de chance de voir des animaux. Une multitude d'entreprises proposent des tours, toutes se voulant plus ou moins "écolos", mais nous avons eu un certain nombre de retours pas très engageants, de guides nourrissants les animaux pour les attirer, de lodges s'échelonnant tous les 100m, avec pollution et bruits de moteurs de bateaux, de touristes venant seulement pour faire la fête et boire des bières... pas notre truc !
Nous avons donc choisi de partir avec une entreprise un peu à part et vraiment durable (et plus chère forcément), Madidi Travel. Ils possèdent et gèrent une réserve privée de 4000ha, la reserva Serere, qu'ils ont rachetée il y a une petite quinzaine d'années. L'ensemble des bénéfices générés par le tourisme sont employés à la conservation, la reforestation et la protection de cette zone anciennement exploitée intensivement pour son bois d'oeuvre et pour la chasse. Par ailleurs la propriétaire, Rosa Maria Ruiz, est à l'origine du Parque Nacional Madidi juste à côté. Nous n'avons pas regretté notre choix une seule seconde car nous avons pu profité de cet endroit exceptionnel dans des conditions très privilégiées.

Pour y accéder, 3h de bateau depuis Rurrenabaque sur le Rio Beni, grand fleuve aux eaux boueuses qui rabotent les berges fragiles. Nous avons eu beaucoup de chance car avant même même d'arriver, nous avons pu observer un paresseux en haut d'un arbre le long de la rivière, ce qui est apparemment difficile !



Quel paresseux celui-là !
Dans la réserve ont été construits plusieurs bâtiments : la "casa grande", lieu de vie commune comprenant la cuisine, salle à manger et salon, et un peu à l'écart une dizaine de cabanes  pour loger les visiteurs. Tous les bâtiments sont entièrement construits de bois et de palmes pour les toits, avec l'ensemble des murs en moustiquaires, ce qui donne vraiment l'impression de vivre, manger, dormir dans la jungle, dans nos cages, avec les animaux nous observant de l'extérieur !
Les nuits dans notre cabane furent vraiment agréables et impressionnantes, bercés par le concerto de la jungle (ou de la pluie et de l'orage !).

La casa grande


Vue sur le lago San Fernando
Notre cabane


Ambiance cosy car il n'y avait pas d'éléctricité !
Car en terme de bestioles, nous n'avons pas été déçus : ils recueillent des animaux blessés ou dont les parents ont été tués par des braconniers, avant de les réintroduire dans leur milieu naturel quand c'est possible. Il y avait donc, aux alentours de la casa grande : une adorable famille de quatre singes araignées, un petit "night monkey", deux femelles tapirs, une jeune femelle capybara (sorte de hamster de la taille d'un cochon), un jeune pecari à collier (sorte de sanglier), et un magnifique ara. Ah, et une tarentule qui venait nous rendre visite les soirs, sauvage celle-là ! Bbrrrr, heureusement que ce n'était pas dans notre cabane !

La cabybara, fort câline...
Mais la tapir n'est pas en reste !
C'est la lutte au moment de la distribution des bananes !
Le tapir a le pied marin !
Jeune femelle singe araignée : trooooop chou non ?

A droite, le pecari qui nous suivait comme un petit chien

Cette tarentule, a priori inoffensive, ressemble un peu trop à une mygale pour Marie !
Le ara ne savait dire qu'"hola", le nul
Le petit "night monkey", blessé à la bouche par une balle de chasseur
Autant dire que ça a été le paradis quand on a débarqué au beau milieu de toute cette ménagerie : Marie, qui adoooore les singes, était aux anges de pouvoir passer plein de temps avec eux, et Sylv n'était pas franchement mécontent... Par contre, un peu dur de repartir, avec les singes araignées qui viennent faire des câlins ! Nous avons encore une fois de la chance, car pendant notre séjour, un vétérinaire est venu de La Paz dans le but de les examiner, pour tenter une réintroduction dans la jungle dans la foulée : à quelques jours près, on les ratait !

Avec toute la petite famille
Dure, la vie...
Les deux plus jeunes en train de se chamailler
Et globalement, nous avons pu observer finalement une grande variété d'animaux, d'insectes et des plantes - bien plus qu'en dehors de la réserve où braconnage et déforestation illégale font rage. Le programme, concocté par notre super guide Sebero, sympa, drôle et très calé, a été un mix de randonnées dans la jungle (de jour comme de nuit), balades en pirogue sur les différents lacs de la réserve, découverte de l'usage médicinal et utilitaire de la flore (avec dégustations à l'appui), un peu d'artisanat à base de graines et noix... et même pêche aux piranhas ! On a été un peu ridicules, car nous avons réussi à en attraper seulement un chacun en une heure (ils bouffaient la viande avant qu'on ait le temps de sortir l'hameçon) alors que Sebero en a pris un en littéralement dix secondes ! Il s'est bien foutu de nous !
Et tout ça, avec au maximum quatre autres touristes dans la réserve, et seulement deux avec nous (pas très funs car franchement pas enthousiastes) ; les deux derniers jours, nous étions seuls avec notre guide, le pied ! Et les moustiques ne nous ont même pas trop embêtés, et la chaleur a été plus que supportable (bon il est vrai qu'il a pas mal plu !). Pour ne rien gâcher, nous avons eu droit a de la bonne bouffe, bien variée !
Nous nous sommes tellement plus dans cet Eden préservé que nous y sommes finalement restés cinq jours au lieu des trois de base !
Le plus simple est de vous montrer tout ça en photos (en vrac !) !



Un phasme


Un singe écureuil (il y en avait des tonnes !!)


Avec Sebero et Sean, un Anglais pas fun
Plantation de bananiers
Papayer
Ananas
Dégustation de pomelos cueillis sur l'arbre...
... très bons mais pas dans le nez !
Mille-pattes
Une TRÊS GROSSE couleuvre...
... et un copain plus petit, mais dangereux !



Notre premier caïman (on en a vu six) !


Le gros truc noir, c'est une termitière


Papillon "oeil de hibou"
Fruit du cacaoyer

Il a fallu parfois se mouiller !


Sebero et son piranha pêché en 10 secondes chrono


Eh ben c'est pas mal du tout, le piranha !
Bébé caïman !



Papayer (les épines le protègent des lianes étrangleuses)
"Têtes de singes" (ça se mange)

Sylv, toujours en mode camouflage !

Un serere, oiseau à l'air préhistorique qui donne son nom à la réserve
Des singes hurleurs...
... dont le cri du mâle (à droite) est un rugissement puissant, très impressionnant !
Un macao
Un papillon Morpho, qu'on a pas réussi à prendre en photo (source net)
Un singe capucin (idem)
Une bague faite à base d'une graine (et un ma-gni-fique tatouage à base du jus d'un fruit, heureusement temporaire)
Avec Diego, responsable de la partie hòtellerie de la réserve, et Sebero
Retour à La Paz en bus de nuit, bien moins horrible que ce à quoi on s'attendait ("seulement" 14h), avec une route tout de même bien pourrie (boue, trous, traversées de rivière, ça a secoué !) !

On vous laisse sur une chouette vidéo sur la Réserve Serere, dans laquelle apparaît d'ailleurs Sebero.


3 commentaires:

  1. Ca laisse songeur, rêveur et émerveillé !!! waouhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhh

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  2. Trop coooool les zanimaux!!
    Et les piranhas c'est bon??

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  3. Trop Top ces photos!

    Ca a l'air superbe comme endroit

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