La Bolivie sans les vélos... mais avec Claudie !

Arrivés à La Paz mi-avril, nous sommes restés dans une "casa de ciclistas". Kézako ? C'est un appart (ou éventuellement une maison) laissé à la disposition des cyclos de passage, gratuitement ou contre une modique somme (pour payer l'électricité, internet...), généralement par des personnes passionnées par le vélo. Ainsi Cristian, à La Paz, donne en plus accès à son atelier et à ses outils pour réparer les montures défaillantes ! Nous y avons passé d'agréables moments à échanger avec d'autres cyclistes, dont Nicolas, Cédric et Ben qui étaient dans la même auberge que nous à San Pedro de Atacama ! C'est marrant d'ailleurs comme dans ce lieu, on se rend compte que la communauté des cyclotouristes est petite : sur les murs couverts de messages, photos ou stickers des nombreux voyageurs passés par là, nous avons retrouvé la trace de pas mal de gens croisés sur la route.

Soirée avec Boris, Nicolas, Charlotte, Cédric, Nick et Ben à la casa
Un bout de "Mur d'or" de la casa
Autre avantage de cette "casa de ciclistas" : nous avons pu y laisser nos vélos et pas mal de bazar, pour voyager en mode sacs à dos, car nous avons de la visite : notre amie Claudie est arrivée de Paris le 17 avril !
Nous avons d'abord passé quelques jours à La Paz, histoire que Claudie s'acclimate à l'altitude (entre 3600 et 4000 m, quand même) et se remette de son vol de 22h avec deux escales (et puis, ça nous allait bien aussi de glandouiller !)... La Paz n'est pas une ville qui marque par son architecture (il reste néanmoins quelques jolis bâtiments coloniaux) ; par contre, elle impressionne par sa situation : tentaculaire, elle s'étend au fond de vallées où les bâtiments s'accrochent à des pentes abruptes, et elle est surplombée de sommets de plus de 6000 m. Du haut de la ville, le panorama est incroyable.



Claudie est arrivée !
Depuis un téléphérique


Un quartier un tantinet pentu
Nous nous y sommes surtout baladés, notamment dans les marchés qui couvrent des quartiers entiers, et où l'on trouve vraiment de tout et n'importe quoi. Nous avons également visité un musée super beau et intéressant, le Museo Etnografico y del Folklor : pas de photos des collections, car en Bolivie c'est la mode de faire payer des "droits de photos" en plus des tickets...

Le coin des lumières
"Tout pour la Cholita"
L´église San Francisco
Cloître du musée San Francisco
La Calle Jaen

Museo Etnografico y del Folklore
Bon, Marie a volé une photo...

Ah oui, on s'est aussi fait refiler des places pour un faux spectacle de catch absolument nullissime - super dégoûtés, car le vrai show, qui inclut des cholitas (nanas en tenue traditionnelle), est réputé et attire plein de Boliviens, et a l'air ma foi fort distrayant. On est partis au bout de 20 minutes...

Ça semble foufou, mais en fait, c'était chiant à mourir.
Ambiance de folie...
Le vrai spectacle avait l'air fun, nan ?

Ensuite, nous sommes allés visiter le site archéologique Tiwanaku. En soi, il n'a rien d'exceptionnel car la plupart des édifices ont été presque entièrement reconstruits. Cependant, la visite avec une guide locale sympa, Francisca, nous a permis de saisir l'importance de ce site (qui aurait compté jusqu'à 20 à 30 000 habitants à son apogée) et de la civilisation qui l'a construit, bien avant les Incas. Il reste de belles statues monolithiques, la "Porte du Soleil" (qui aurait servi de calendrier), et un temple à demi enfoui où l'une série de têtes toutes différentes représenteraient peut-être des cultures de tous les continents (voire d'autres planètes !). Autre mystère : la façon dont furent amenés les énormes blocs de pierre qu'on trouve sur le site, et qui proviennent de carrières éloignées de plusieurs dizaines de kilomètres... Marrant, Francisca a profité que Marie soit prof d'anglais pour avoir un petit cours intensif avant son examen l'après-midi !



La Porte du Soleil
Représentations de différentes cultures / ethnies ?
Et de notre cher Roswell ??
Avec notre guide Francisca
Puis nous avons passé deux jours et deux nuits aux abords du mythique Lac Titicaca, situé à 3800 m d'altitude. L'endroit est très touristique pour plusieurs raisons : le lac et ses eaux turquoises donnent aux paysages un petit air méditerranéen ; il y a des ruines préhispaniques (incas) absolument partout, en particulier des terrasses qui souvent encore sont utilisées pour cultiver pommes de terre, quinoa, maïs ou fèves, et des îles flottantes en roseaux (on n'en a pas vu). Nous sommes allés sur l'Isla del Sol, très belle, et très agréable pour la randonnée, car il n'y a que de sentiers pour se déplacer sur l'île (l'autre option étant le bateau).

Traversée d'un bras du lac Titicaca : heureusement, les passagers prennent un autre bateau, pas ce bac précaire !


En attendant le bateau à Copacabana (vous noterez qu'il n'y a pas de belles nanas en string)
L'Isla del Sol

Le site inca Chinquana


Vue pas dégueu depuis notre chambre...

Terrasses en folie à Yumani

Site inca Pilku Kayna
Notre étape suivante, après une nuit de bus, a été Sucre, une très jolie ville coloniale (et la capitale constitutionnelle du pays même si de facto c'est La Paz, tandis que la capitale économique du pays, et la plus grande ville, est Santa Cruz... vous en avez déjà entendu parler ??). Inscrite au Patrimoine mondial de l'Unesco, elle a été très bien préservée et son centre historique est intégralement peint en blanc, très chouette ! Nous nous sommes régalés à nous balader et à visiter les très nombreux beaux bâtiments, dont beaucoup de couvents et autres édifices religieux... et littéralement à manger ou prendre des verres dans les jolies cours fleuries dont la ville regorge ! Nous avons aussi visité un super musée (Museo de Arte Indigena) sur les tissus traditionnels du coin et leur signification d'un point de vue anthropologique (dit comme ça, ça fait pas rêver, mais c'était passionnant).

Petit déj' à l'anglaise à notre arrivée
Notre auberge
Sucre, la ville blanche
Stands de jus de fruits déments au marché...


... et stands de viande qui donnent envie d'être végétarien...


Couvent de la Recoleta
Sur le toit du Couvent San Francisco Neri


Cour de l'Institut boliviano-allemand
Qu'est-ce qu'on s'éclate à la Casa de la Libertad !

Tissage tarabuco comme l'on peut en voir au Museo de Arte Indigena (source net)
Nous avons d'ailleurs souvent été bluffés par la qualité de certains musées boliviens, et plus généralement par la Bolivie, plus "développée" (et plus chère) que ce à quoi nous nous attendions. Il semblerait que le niveau de vie ait beaucoup augmenté ces dernières années  (merci Evo Morales ?). Il n'en reste pas moins qu'une majorité des gens vivent encore dans une très grande pauvreté : il est très fréquent de voir des "vieilles" femmes mendier dans les rues (souvent avec de jeunes enfants qui font penser qu'elles ne sont pas aussi âgées que leurs corps cassés et ridés laissent à croire) - très peu de vieux monsieurs par contre, car l'espérance de vie ici semble ne pas leur donner beaucoup de chance.... Il n'est pas rare aussi de voir des enfants mendier ou travailler dès un jeune âge, comme Carlos, ce petit garçon de 10 ans qui sur l'Isla del Sol rabattait les touristes vers certains hôtels au lieu de jouer (avec une gouaille et un sens du business admirables, il faut l'avouer).

Avant de quitter Sucre, nous avons fait une virée au marché traditionnel de Tarabuco, où l'on s'est sentis un peu concons d'arriver dans un car remplis de touristes, photographiant à tout va malgré les recommandations faites à notre arrivée (les gens là-bas, particulièrement les anciens dont beaucoup ne parlent que Quechua, considèrent que quelqu'un qui vole leur photo, vole aussi leur âme). Il faut dire que c'était tentant, car de nombreuses personnes portent encore de superbes tenues traditionnelles à cette occasion. Nous avons accessoirement craqué pour un magnifique tissu Jalq'a, fait main (3 mois de travail !), représentant un monde souterrain, fantasmagorique et peuplé d'êtres démoniaques...
Femmes tarabucos en tenue traditionnelle (source net)
Tenue masculine tarabuco traditionnelle (source net)
Statue sympa à Tarabuco...
Deux gamines en habits traditionnels (pour un spectacle pour touristes...) 

Exemple d'un tissu Jalq'a (pas le nôtre, forcément plus beau) (source net)
Dernière étape de ce petit tour de Bolivie en compagnie de Claudie : Potosi, autre jolie ville coloniale. Eĺle est surtout connue pour son Cerro Rico, une montagne qui abrite une multitude de mines (notamment d'argent) qui firent la fortune de l'Empire espagnol pendant des siècles. On estime que 8 millions de personnes (principalement des esclaves africains et indigènes) y sont mortes depuis le début de leur exploitation au 16e siècle... Aujourd'hui encore, des mineurs y travaillent toujours dans des conditions effroyables, pour un salaire de misère (car les mines sont devenues peu rentables). Il est possible de visiter des mines encore en activité : Claudie a trouvé ça très intéressant ; nous n'avons pas souhaité y aller. Pour ceux que ça intéresserait, "The Devil's Miner" est un documentaire qui vaut le coup d'oeil, sur des enfants travaillant dans les mines de Potosi. Mis à part les mines, il y a plein de beaux bâtiments de l'époque coloniale richement décorés (forcément, l'argent ne manquant pas) ; la Casa de la Monedad, qui servit d'Hôtel de la Monnaie, est particulièrement impressionnant. Globalement, nous avons apprécié le côté moins touristique que Sucre (mais un peu moins l'air saturé de pollution ...).

Potosi avec en arrière-plan le Cerro Rico
Le Cerro a des teintes incroyables
A l'époque coloniale, il s'agissait de montrer qu'on avait de l'argent...
Casa de la Monedad

Cour de la Casa de la Monedad




Claudie étant partie, il faut bien se consoler...
Le 28 avril, nous y avons dit au revoir à Claudie (snif), partie pour Uyuni (pour visiter, elle-aussi, le superbe Sud Lipez), tandis que nous sommes remontés en direction de La Paz.

Prochain épisode : la jungle amazonienne (toujours sans vélos ! ) !

3 commentaires:

  1. Le voyage vous va tellement bien, en vélo ou sans! Par contre peut-on dire la même chose de la barbe de Sylvère, pas certain! ;) Tu dois commencer à faire peur au petit bolivien, non?!
    Profitez de vos derniers mois comme si c'était les premiers jours, et même si vous avez déjà vu tout un tas de belles choses! C'est vraiment une fois rentrée que vous réaliserez toute la magie de ce que vous avez pu faire, vivre et voir! Merci pour ces petites pauses détentes dans une rédaction de thèse moi palpitante.
    Fabien

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  2. Très sympa les têtes de buffles, je valide. Vous êtes rayonnants et tout bronzés!
    J'ai hâte de voir la jungle! Sylv-l'hermite-naufragé-barbu y sera bien je pense. :)
    bisouuuus!

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  3. hermosas tomas, bellos lugares, bonitos humanos, y alucinante viaje que están sabiendo disfrutar!
    los felicito! sigan así! :-)

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